Après les atermoiements de la Justice dans le dossier de l'Office national des aéroports (ONDA) depuis 2009, date de la sortie du rapport de la Cour des Comptes, et après neuf mois d'attente avant l'ouverture d'une instruction, voilà que le juge d'instruction près la Cour d'Appel de Casablanca décide d'engager des poursuites contre l'ancien directeur général de l'ONDA, Abdelhanine Benallou et son ancien directeur de cabinet Ahmed Barkellil, en les plaçant sous mandat de dépôt. Les chefs d'inculpation retenus contre les deux hommes – treize autres cadres, dont une femme, sont encore entendus par les enquêteurs – sont le trafic d'influence, détournement et gaspillage de fonds publics, et falsification de documents.
Selon des sources judiciaires, le procureur général de Casablanca, Moulay Abdallah Alaoui Belghiti, a interrogé quinze anciens cadres dirigeants de l'ONDA pour répondre de "dysfonctionnements dans la gestion et la direction de l'ONDA", avant de transmettre leur dossier au juge d'instruction, qui a décidé hier de placer les deux accusés principaux en détention provisoire à Oukacha.
Contacté par le quotidien, Benallou avait préféré ne pas répondre aux questions, arguant d'un emploi du temps chargé. Les journalistes voulaient prendre son avis sur ce dossier, instruit depuis avril dernier par le procureur et pour lequel une enquête détaillée a été réalisée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).
Un autre dossier devra être rouvert, dès la semaine prochaine ; il s'agit de celui du CIH, qui fait l'objet d'une enquête de la BNPJ. A travers ces deux affaires, et d'autres ne manqueront pas d'éclater à leur tour, le gouvernement semble aller résolument dans le sens de sa principale promesse électorale, à savoir la lutte contre la corruption.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire